Un certain Jésus - 4 : Mort mais toujours vivant
- Bible en main
- 12 sept.
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C’est sans stratégie que Jésus fut amené à avoir une vie publique mais à la faveur d’une banale situation, une situation de la vie de tous les jours, lors d’un mariage dans lequel lui et sa famille étaient invités. Jusque-là il vivait sa vie spirituelle près de sa famille, dans la simplicité cherchant à progresser dans la connaissance du Dieu des pères et dans sa relation avec lui. En témoigne Luc 2 :49, alors qu’il a une douzaine d’année, ses parents le cherchent et lui, il est dans la synagogue, près des rabbis. Devant les remontrances de ses parents il leur répond « Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père? »
Très vite Jésus se démarqua à la fois des jeunes hommes de son époque et aussi des érudits religieux, de ceux qui, disaient-ils, avaient le savoir quant aux affaires spirituelles. Et cela dès son plus jeune âge, lorsque ses parents le retrouvent en effet dans la synagogue, et là « Tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. » Luc 2 :49
Et Jésus devint très vite populaire « Tous furent saisis de stupéfaction, de sorte qu'il se demandaient les uns aux autres: Qu'est-ce que ceci? Une nouvelle doctrine! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent! Et sa renommée se répandit aussitôt dans tous les lieux environnants de la Galilée. » Marc 2 :27-28
Au point de devenir gênant et de susciter l’opposition des leaders spirituels du peuple qui allèrent jusqu’à vouloir le supprimer : «Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir. C'est pourquoi Jésus ne se montra plus ouvertement parmi les Juifs » Jean 11 :53
A la faveur d’une trahison de l’un des siens (Juda) et d’allégations mensongères, Jésus est finalement arrêté et présenté à l’autorité Romaine. Et malgré que ces dernières l’innocentent, le peuple, duquel est issu Jésus, instrumentalisé par les leaders religieux, réclame malgré tout sa mise à mort. Pour éviter le désordre social, la demande sera satisfaite, Jésus sera mis au rang des coupables, condamné à mort, subira le sort qui leur était alors réservé et mourra cloué au bois en place publique avec deux autres repris de justice.
Mort pour n’avoir rien fait de mal et de contraire à la loi, qu’elle soit de Dieu ou des hommes. Mort sur demande de son propre peuple qui pourtant connaissait parfaitement ce que le prophète Esaïe avait prophétisé, évoquant la venue d’un Messie qui serait accusé, battu et mis à mort, comme un coupable (voir Esaïe 53). Ceux-là même à qui la prophétie d’Esaïe était donnée, ont mis en place les conditions pour qu’elle se réalise.
Quelques années après la mort de Jésus un certain Etienne, lui aussi arrêté et accusé établira clairement les responsabilités « Lequel des prophètes, vos pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers, vous qui avez reçu la loi d'après des commandements d'anges, et qui ne l'avez point gardée!... » Actes 7 :52-53
Pierre aussi, qui fut le seul à avoir reconnu Jésus (Matthieu 16 :16), à son tour sera clair « Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Ils l'ont tué, en le pendant au bois. » Actes 10 :39
Jésus savait ce vers quoi il allait, il l’illustrera d’ailleurs par une parabole qui trouve tout son sens à nous qui connaissons l’histoire : Celle du maître qui envoie ses serviteurs puis son fils : « Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne. Les vignerons, s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent le troisième. Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: Voici l'héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage. Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. » Matthieu 21 :33 et suivants
Et ceci avait aussi été annoncé longtemps avant par le prophète Esaïe : « Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche. On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu'il n'eût point commis de violence Et qu'il n'y eût point de fraude dans sa bouche. » (Esaïe 53)
Jésus, c’est celui que ses contemporains n’ont pas voulu reconnaître. Un homme certes, mais un homme dont le passé n’est pas celui d’un homme et qui n’a eu de cesse de dire qu’il voulait faire partager son futur avec tous les hommes.
Sur son passé réel, l’apôtre Jean lève le voile :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. » Jean 1 :1-8
C’est clair qu’il parle ici de Jésus lui-même ! Ce Jésus qui n’est personne d’autre que Dieu lui-même, celui qui est dès le commencement, qui s’est incarné en homme. D’ailleurs Jésus le redira clairement « Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres. » Jean 14 :11
Et quand Philippe demande à Jésus de lui montrer le Père, Jésus lui répond « Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père » Jean 14 :9
Parce que ce que l’on observe tout au long des textes bibliques, lesquels englobent toute l’histoire de l’humanité, c’est que Dieu vient sans cesse vers l’homme et souhaite être au milieu de son peuple. Après la chute c’est Dieu qui vient vers l’homme, c’est Dieu qui appelle Abraham, c’est Dieu qui marche devant le peuple qui sort d’Egypte, c’est Dieu qui veut pour lui une tente – tabernacle – au milieu du campement des Hébreux, c’est Dieu qui suscite tout au long de l’histoire des hommes et des femmes pour transmettre. Et il continue de se vouloir proche de l’homme « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » Apocalypse 3 :20
Mais non seulement ils ne l’ont pas reconnu, il l’ont aussi rejeté. Jésus savait par quoi il devait passer et à plusieurs reprises il en informera ses disciples : « Car il enseignait ses disciples, et il leur dit : Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et, trois jours après qu’il aura été mis à mort, il ressuscitera. » Marc 9 : 31. Mais ceux-ci n’entendaient pas, ils ne pouvaient même le concevoir.
Toutes les fois que Jésus évoque la trahison dont il fera l’objet et sa mort, il associe un autre évènement, sa résurrection. Bien sûr on peut en douter, comme ses disciples d’ailleurs. Comment peut-on mourir et à nouveau être ? Cependant force est de constater, encore aujourd’hui les évènements étranges qui ont entourés sa mort :
- Alors que Jésus fut mis dès sa mort dans un tombeau fait de pierres et solidement fermé, l’autorité Romaine le fit placer sous bonne garde de plusieurs soldats, craignant que le corps ne fut enlevé (Matthieu 27 :64-66). Lorsque le tombeau fut rouvert pour effectuer le rituel d’embaumement, il n’y avait plus personne ! (Matthieu 28 :1-5)
- Encore plus fort, le linge dans lequel avait été placé le corps était proprement plié au pied de la couche ! (Jean 20 :7)
- Le temple, celui érigé par Salomon et dont l’un des pans de mur reste encore aujourd’hui : le mur des lamentations, s’ébranla et se déchira (Luc 23 :45), avant d’être complètement détruit en l’an 70. Etrangement Jésus lui-même avait annoncé quelque chose de semblable (Matthieu 24), ce qui lui avait valu l’ire de ses auditeurs (Marc 14 :56)
Mais ce ne fut pas seulement une disparition du corps, car ce Jésus qui fut bel et bien mort publiquement suite à ses sévices et pour en être sûr, en le transperçant d’une lance, il réapparaît à la grande surprise de celles et ceux auprès de qui il se présente. 10 apparitions, allant même jusqu’à manger avec ses disciples. Parmi les plus marquantes :
- La première fois à Marie de Magdala et une certaine Salomé, et devant témoins, alors qu’elles se rendent au tombeau pour embaumer le corps (Marc 16 :1)
- Puis à deux de ses disciples sur un chemin (Marc 16 :12). Ceux-ci en informent les autres qui ne les crurent pas, c’est alors que Jésus se présente aux onze disciples qui mangeaient ensemble (Mars 16 :14)
- Huit jours après sa mort il retrouve à nouveau ses disciples (Jean 20 :26)
- Au bord du lac de Tibériade, alors que les disciples sont à la pêche, Jésus les attend et leur prépare des poissons pour le repas (Jean 21 :1-10)
Jésus apparaitra physiquement à ses disciples à plusieurs reprises au cours des 40 jours qui suivirent sa mort, 40 jours au cours desquels Jésus leur expliquera les choses de Dieu, son projet pour l’homme, reprendra les enseignements qu’il avait dispensés au cours de sa vie avec eux (Actes 1 :3), avant d’être enlevé devant leurs yeux par une nuée (Actes 1 :9).
Aussi incroyable que cela puisse être à vue humaine, ce Jésus qui est bel et bien mort, vit toujours, quelque part en un ailleurs qui cependant ne le sépare pas de l’homme. D’ailleurs bien après tout cela il se manifestera à plusieurs reprises :
- A Etienne alors qu’il est accusé et lui aussi condamné (Actes 7 :55)
- A Paul qu’il interpelle (Actes 9 :3-8)
- A son dernier disciple vivant à l’aube de second siècle alors qu’il est en résidence surveillée sur l’île de Patmos (Apocalypse 1 :10-18)
Mais cela ne s’arrête pas là, parce que promesse est faite à toutes celles et ceux qui ont cru en lui et qui croient en lui aujourd’hui « Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. » 1 Thessaloniciens 4 :15-18
Car Jésus a fait cette promesse qu’il voulait faire partager son futur avec tous les hommes « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » Jean 14 :1-3
Comment cela peut-il être possible ? Comment ce Jésus peut-il, quoique physiquement mort, être toujours présent ? Est-ce que cette présence ne concerne que les quelques semaines qui ont suivi sa mort ?
Que de questions légitimes, des questions auxquelles cependant Jésus lui-même a apporté les réponses, disant même qu’il était préférable pour l’homme qu’il s’en aille : « Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement: en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. » Jean 16 :7-13
Oui, non seulement Jésus est toujours vivant mais il est aussi toujours là, disponible pour celles et ceux qui mettent en lui leur confiance. Alors que lorsqu’il était homme il ne pouvait être que là où il était, désormais, dans une science qui dépasse celles des hommes, il peut être auprès de tous quel que soit l’endroit où le moment.
Mais ce Jésus toujours présent, est un Dieu de liberté qui laisse à chacun le choix de sa présence. Cette présence n’est pas pour tous le monde, mais pour celle est ceux qui le choisissent « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » Jean 14 :23

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