Une certain Jésus -2- : Impossible de ne pas le reconnaître

Un certain Jésus

Jésus est certainement le personnage de l’histoire des hommes le plus énigmatique pour certains, le plus interpelant pour d’autres, une chose est sûre c’est qu’il ne laisse personne indifférent, même ceux qui se disent Athées. En tout cas son historicité ne fait pas débat et force est de constater que ce personnage sans prétention et mort très jeune, laisse derrière lui quelque chose qui n’a pas de précédent, qui a façonné le monde d’aujourd’hui et qui deux mille ans plus tard continue de faire parler, et même parfois de faire débat.

Quoique l’on pense, le Jésus de la Bible fait partie de l’histoire de l’humanité. Et si cette idée et plus encore, ce personnage, avait des choses à dire à chacune et chacun encore aujourd’hui ? Et si un tel ancrage dans les idées et dans les représentations des principaux courants de pensée, n’était pas fortuit mais était réellement porteur d’un message substantiel, que l’on y adhère ou pas ?

Autrement dit : et si c’était vrai ? Jésus est le personnage central de la chrétienté pour qui il est Dieu incarné en homme pour ouvrir et porter un chemin de salut. Mais il est aussi présent dans l’islam et dans la religion Juive. Ces trois religions qui émanent des textes sacrés Bibliques et qui chacune se revendique d’Abraham, le père des nations. On peut alors s’étonner de ce que Jésus ne soit pas considéré de la même manière.

Une chose est sûr c’est que Jésus était Juif et de famille Juive, donc descendant direct du peuple Hébreux dont on suit le parcours dans l’Ancien Testament de la Bible. Lorsque l’on regarde de plus près l’histoire et le contexte au temps de Jésus on découvre des choses étonnantes qui interpellent et qui créditent que ce Jésus a une histoire et une destinée toute particulière. D’ailleurs déjà en son temps l’on s’interrogeait :

« Jamais homme n’a parlé comme cet homme. » Jean 7 :46

« Après que Jésus eut achevé les discours, la foule fut frappée de sa doctrine, car il enseignait comme ayant autorité et non pas comme leurs scribes » Matthieu 7 :28-29 – Marc 1 :22

Jésus a été un homme public dont l’audience était grande et il parlait librement au sein du grand empire Romain, en un endroit très stratégique pour l’empire. Il s’est exprimé dans un moment de l’histoire qui était singulier. L’Empire Romain a duré 11 siècles (de -753 jusque 476), fait principalement de guerres de conquêtes et de rébellions internes. C’est le plus grand empire de tous les temps et le dernier, celui qui a duré  le plus longtemps, embrassant tous les pays autour du bassin méditerranéen. Et durant ces 11 siècles se trouve une petite période d’environ 1 siècle, sous Octave, au cours de laquelle les armes se turent et la paix sociale s’installa en faisant cohabiter de nombreux courants de pensées et de religions portés par, le panthéon des dieux Grecs, les dieux à mystère des régions sud, la religion monothéiste des Juifs et le développement des pensées philosophiques. Cette période est nommée par les historiens la Pax Romana (la paix romaine). C’est précisément pendant cette courte période de confrontation d’idées et de pensées, que Jésus est né, a grandi, s’est exprimé, est mort. La seule période de l’histoire de ce temps où la parole était libre, enfin tant que celle-ci ne venait pas l’encontre de l’empereur et de l’empire.

Certains, comme pour évacuer toute question, diront que ce n’est là que le fruit du hasard. Toutefois le fait est que seule cette période permettait à Jésus d’être ce qu’il a été, de dire ce qu’il avait à dire, d’initier cette nouvelle pensée qu’est la chrétienté. Cela ne peut qu’être le fruit d’une conjonction qui va au-delà de ce que l’homme peut concevoir. D’ailleurs l’apôtre Paul aussi voyait dans le calendrier de la venue de Jésus quelque chose qui relevait du divin : « mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi,  afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, » Galates 4 :4

La seconde observation est que Jésus a parlé particulièrement au peuple Juifs, de choses spirituelles qu’il tirait de l’Ancien Testament de la Bible. Pour rappel, les Juifs étaient les descendants du peuple Hébreux. Ce nom « Juif », est dérivé du latin Judaeus (grec Ioudaïos), issu de l'hébreu Yehūdī qui désigne les ressortissants du royaume de Juda (940 à 586 av. J. -C.). Le royaume de Juda eut comme rois deux personnages bien connus : David et Salomon.

Lorsque Jésus demande à ses disciples ce que l’on dit de lui, ceux-ci répondirent « Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. » Matthieu 16 :14

Parce qu’à l’époque, le peuple Juif attendait le Messie tel que les prophètes de l’Ancien Testament l’avaient annoncés, notamment  le prophète Esaïe « C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel. » Esaïe 7 :14

Jésus était donc aux yeux de tous comme celui qui devait venir délivrer ce peuple monothéiste qui tire ses origines dès l’aube de l’histoire humaine. L'Évangile selon Matthieu commence par montrer que Jésus est pleinement intégré dans l'histoire biblique : "Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham". (Mt 1,1) et régulièrement Jésus faisait référence aux écrits de l’Ancien Testament : Jésus a fait référence, entre autres, à Adam et Ève, à Abel, à Noé (et au déluge), à Abraham, à Sodome et Gomorrhe, à Loth, à Isaac et Jacob, à Moïse, à la manne et au serpent dans le désert, à David (qui a mangé les pains de proposition), à Salomon, à Elie, à Elisée, à Jonas, à Zacharie, et à bien d’autres. De même qu’il emploiera de nombreuses phrases tirées de l’Ancien Testament, d’ailleurs pour beaucoup encore bien connues de nos jours :

-« C’est pourquoi, l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme ; et les deux seront une seule chair » Matthieu 19 :5-Genèse 2 :24

-« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Matthieu 22 :39 – Lévitique 19 :18

-« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cour, de toute ton âme et de toute ta pensée » Luc 10 :27 – Deutéronome 6 :4

-« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » Matthieu 4 :4 – Deutéronome 8 :3

-« Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Matthieu 27 :46 Psaumes 22 :1

-« Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe » Jean 19 :24 – Psaumes 22 :18

-« Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi ; mais ils m’honorent en vain, enseignant comme doctrines des commandements d’hommes. » Matthieu 15 :8-9 – Esaïe 29 :13

-« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres : il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés, et pour publier l’an agréable du Seigneur » Luc 4 :18-19 – Esaïe 61 :1-2

Et puis il y a bien d’autres textes encore, tirés de l’Ancien Testament, qui étrangement plusieurs siècles avant son existence, donnent de nombreux détails de la vie même de Jésus :

« En effet, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté reposera sur son épaule ; on l’appellera merveilleux conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » Esaïe 9 :5

« de toi Bethléhem Ephrata sortira celui qui dominera sur Israël et dont l’origine remonte aux temps anciens» Michée 5 :1

« Voici mon serviteur, que je soutiendrai, Mon élu, en qui mon âme prend plaisir. J'ai mis mon esprit sur lui; Il annoncera la justice aux nations. » Esaïe 42 :1

"Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule. On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix." Esaïe 9 :5-6

Le psaume 22 mais aussi Esaïe 53 évoquent clairement les conditions particulières du rejet de Jésus, sa condamnation, sa mort. Le prophète Osée évoque même la résurrection de Jésus au 3^ème jour.

C’est comme si Jésus lui-même est l’histoire vivante de l’Ancien Testament.

Tous ces textes étaient très connus notamment par les croyants de l’époque, et pourtant ils n’ont pas reconnus Jésus comme celui qu’ils disaient attendre ! Ou peut-être l’ont-ils bien reconnu mais ils n’ont pas voulu accepter que s’accomplissait ce qui avait été annoncé par les écrits sur lesquels ils s’appuyaient.

Comment ont-ils pu passer à côté ? Ce d’autant que le Dieu de la Bible est un Dieu qui ne cache rien de ce qui va advenir, «  Car le Seigneur, l'Eternel, ne fait rien Sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes » Amos 3 :7. Eux qui prenaient appui sur Moïse il n’ont pas considéré ce que Dieu a révélé lui-même à Moïse : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui commanderai » Deutéronome 18 :18.  

Malgré tout cela,  ils n’ont pas compris, pas entendu, pas reconnu. Jésus dira d’ailleurs que beaucoup auraient aimé être à leur place : « Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. » Luc 10 :24.

Paul dira lui aussi clairement les choses « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,… » Hébreux 1 :1

L’apôtre Pierre, qui fut le seul à affirmer savoir qui était Jésus (Matthieu 16 :16) redira quelques années plus tard  que Jésus était celui qui devait venir : « Dieu a accompli de la sorte ce qu’il avait annoncé d’avance par tous ses prophètes, que son Christ devait souffrir » Actes 3 :18, et il citera même le texte du Deutéronome avant de dire à ses contemporains « C’est à vous premièrement que Dieu ayant suscité son serviteur, l’a envoyé pour vous bénir et détourner chacun de ses iniquités » Actes 3 :26

Jésus n’a pas été reconnu par les siens.

Un échec pour les contemporains de Jésus, successeurs du peuple Hébreux, à qui Jésus est venu parler, mais qui sera rejeté.

C’est pourquoi Jésus propose quelque chose de nouveau, comme un nouveau chemin, une nouvelle porte d’accès, qui désormais s’exonère de l’appartenance historique à un peuple, pour s’offrir à chacune et chacun individuellement. Une chemin d’adhésion et non plus d’appartenance. Jésus sera très clair quant au message qu’il porte « L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.» Jean 6 :29. « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé,  afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » Jean 3 :15.

Il parle à toutes et tous, quelle que soit son origine et son parcours. Pour Jésus ce qui compte désormais, qui que l’on soit, c’est de faire le choix du Dieu de la Bible, un choix qui relève d’une volonté personnelle et qui passe par Jésus.

C’est finalement une prophétie transmise par Jérémie qui s’est réalisée en ce Jésus : « Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte, Alliance qu'ils ont violée, Quoique je fusse leur maître, dit l'Éternel. Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit l'Éternel: Je mettrai ma loi au dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple. » Jérémie 31 :31-33

A l’époque le cœur était vu comme le lieu de la raison, de la pensée de l’adhésion.

A nous de le reconnaitre, d’accepter son invitation à entendre ce qu’il a à nous dire, et pour commencer à apprendre à le connaître. Tous ceux qui sont venus à sa rencontre sont repartit, touchés, différents, transformés, apaisés.

Jésus, ce n’est pas seulement l’histoire d’un homme qui a vécu 33 ans. C’est le surnaturel du surnaturel, décrit et présenté en détail des siècles avant, qui fascine et fait toujours référence dans tous les siècles qui suivent.

A l’évidence, cet homme nommé Jésus dont parle la Bible et dont l’histoire remonte bien avant qu’il ne fut physiquement, n’est pas le fruit du hasard mais l’expression d’une volonté divine qui continue de venir vers l’homme pour l’inviter personnellement.

Pour vous inviter.