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L'appel de Dieu -

L'Appel de Dieu
L'appel de Dieu

L’histoire de Moïse et de l’exode souvent vu comme un péplum, a d’autres choses à nous dire et un message de Dieu à tous les hommes et de tous les temps qui nous est donné.

Il y a un moment particulier de l’expérience de Moïse, précisément avant qu’il devienne le héros de Dieu, riche d’enseignement pour le chrétien d’aujourd’hui.


Moïse est déjà avancé en âge, environ quatre-vingt ans ; après une vie singulière où il a été sauvé in extremis de la mort des nouveaux nés du peuple hébreux décidée par le Pharaon, où il a été élevé et éduqué dans les palais de l’Egypte, reçu une instruction qui devait le conduire aux plus hautes fonctions de l’Empire, voir à la fonction suprême.


Cependant, du texte, on voit que Moïse n’a jamais oublié d’où il venait et le texte (ex 2 :11) nous dit que « devenu grand il était peiné du labeur de ses frères ». Certainement qu’il se demandait comment il pouvait alléger leurs peines. Il va alors se retrouver témoin d’une situation qui va mal tourner et en voulant défendre l’un des siens, c’est un égyptien qui meurt, de la main de Moïse. En un seul instant tout s’écroule pour Moïse. Les versets 13 et 14 d’Exode 2, nous disent que Moïse veut aider son peuple mais il est rejeté et même il lui est carrément dit qu’il n’est plus légitime. C’est un échec.


Alors, non reconnu par ses frères et son avenir égyptien gâché et compromis, il s’enfuit et s’exile loin, très loin au pays de Madian (au nord-ouest de l’Arabie Saoudite actuelle)

Il trouve là une vie simple, sans faste, une vie de labeur dans la chaleur du désert, loin de tout et oublié de tous. En Egypte son nom est effacé des stèles et des tables. Oublié de tous ! Enfin pas tout à fait, quelqu’un ne l’a pas oublié malgré toutes ses années, une quarantaine, passées dans les palais de l’Egypte. Celui qui ne l’a pas oublié c’est le Dieu de ses pères, le Dieu d’Abraham. Et là dans le désert il vient à sa rencontre.


Plus tard, David, celui qui deviendra roi d’Israël, vivra une expérience similaire et cela lui inspirera le Psaume 139 « Eternel, tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, tu pénètres de loin ma pensée, tu sais quand je marche et quand je me couche. Où irais-je loin de ton esprit, où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y est, si je me couche au séjour des mort, t’y voilà, si je prends les ailes de l’aurore et que j’aille habiter aux extrémités de la mer, là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira. »


Tout comme ça pour Moïse. Alors qu’il est là dans le désert et qu’il garde les moutons, c’est Dieu lui-même qui vient à lui et contre toute attente le mandate pour retourner en Egypte et pour délivrer son peuple. « Maintenant va, je t’enverrai auprès de Pharaon pour faire sortir d’Egypte les enfants d’Israël » Exode 3 :6-10


Commence alors un dialogue tout à fait singulier et qui doit retenir notre attention.

Un dialogue qui commence par un « ME VOICI » de Moïse, marquant ainsi, à priori, une réponse volontariste de la part de Moïse. Pourtant très vite l’on s’aperçoit que cela n’est qu’apparence car il poursuit en disant : « MAIS QUI SUIS-JE ? »

On peut facilement imaginer ce que veut dire pour Moïse ce « qui suis-je ? » :

-       Qui suis-je, moi n’a pas réussi à aider ce peuple ?

-       Qui suis-je moi le paria de l’Egypte ?

-       Qui suis-je moi l’insignifiant Moïse face au grand Pharaon ?

-       Qui suis-je, moi qui finalement n’a rien su faire ?

-       Qui suis-je, moi devant Dieu ?


D’autres hommes de la Bible ont aussi eu ce même questionnement en réponse à l’appel de Dieu.

-       Gédéon : « Ah! mon seigneur, avec quoi délivrerai-je Israël? Voici, ma famille est la plus pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans la maison de mon père. » Juges 6 :15

-       David : «  Qui suis-je, Seigneur Éternel, et quelle est ma maison, pour que tu m'aies fait parvenir où je suis ? » 2 Samuel 7 :18-20

-       Paul : «Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton; car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre » 1 Corinthiens 15 :8-9




Des « je ne sais pas faire », des « je ne me sens pas à l’aise », des « ce n’est pas le moment ». Tous nos « qui suis-je » qui d’ailleurs sont la plupart du temps très pertinents.

Comme ceux de Moïse, ils étaient humainement très pertinents. Ce que lui demande Dieu est pour lui hors de portée tant cela lui rappelle ses échecs, sa non légitimité, et puis il connait l’écart qu’il y a entre l’historique religion d’Abraham et la réalité religieuse de l’Egypte avec ses 1000 divinités. Et puis cela fait 400 ans que le peuple baigne dans ce milieu et ne sais plus qui est le Dieu des origines.


Alors Dieu répond à Moïse (3 :14-15) , d’abord en lui révélant son nom « je suis celui qui est, je suis le Dieu d’Abraham » et en rappelant des faits anciens.


Mais pour Moïse ce n’est pas suffisant et au chapitre 4 :1 il rétorque « Ils ne me croiront pas et ils n’écouteront pas ma vois ». Comme pour dire : je ne serai pas crédible !

Alors Dieu lui confie un pouvoir miraculeux. Ceci pour pouvoir rivaliser avec la magie égyptienne.


Mais cela ne lève  pas pour autant les « qui suis-je » de Moïse qui se réfugie alors derrière ce qu’il dit ne pas savoir faire (v10), arguant qu’il n’a pas la parole facile.

Souvent ce que l’on ne sait pas faire, où ce que d’autres savent peut-être mieux faire, nous arrangent bien. On veut bien participer à la discussion, dire ce qu’il faut faire, mais pour ce qui est du faire, alors, « qui suis-je ? »


Moïse au verset 13, à bout d’argument, va brutalement clore la discussion « Ah Seigneur, envoie qui tu voudras envoyer ». On ne peut s’empêcher de compléter par un : … mais pas moi.


On a l’impression que quelque chose nous a échappé, qu’il manque quelque chose, un quelque chose qui explique pourquoi cela n’a pas marché. Lorsque l’on relit avec attention le texte on s’aperçoit qu’il s’agit en fait d’un dialogue à sens unique. Moïse reste focalisé sur lui et lui seul et il passe à côté de ce que Dieu lui dit, il ne l’entend pas.

Alors qu’est ce que Dieu dit à Moïse :

Exode 3 :11 : Alors que Moïse dévoile devant Dieu ses « qui suis-je ? », Dieu lui répond au verset 12 « Je serai avec toi »

Exode 3 :13 : Alors que Moïse évoque le temps qui est passé et que le Dieu des origines est oublié, Dieu lui répond aux versets 14-15 « Je suis celui qui suis, je suis le Dieu de ton Père Abraham »

Exode 4 :1 : Alors que Moïse questionne sa légitimité et sa crédibilité et le fait qu’il ne sait pas parler, Dieu lui répond au verset 12 « Je serai ta bouche »

Exode 4 :13 : Alors que finalement Moïse lui dit « pas moi Seigneur », Dieu lui dit à nouveau « Je serai ta bouche »

 

2 mots qui reviennent en permanence dans ce que Dieu dit « Je serai avec toi ». Oui parce que Dieu sait bien que d’un point de vu humain la mission est difficile, voire vouée à l’échec. Mais Dieu garantie une chose : « je serai avec toi ». Parce qu’il est « celui qui est ».


D’ailleurs Moïse lui-même, au crépuscule de sa vie, l’ayant compris, aura cette prière qui est rapportée dans les Psaumes 90 et 91

« Seigneur, tu as été pour nous un refuge de génération en génération. Avant que les montagnes fussent nées, et que tu eusses créé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu. Celui qui demeure à l’abri du très haut repose à l’ombre du tout puissant. Celui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages. Il te couvrira de ses plumes et tu trouveras un refuge sous ses ailes. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la contagion qui frappe en plein midi.

Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente. Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes ses voies »


La présence de Dieu rend possible même l’impossible.


C’est aussi ce que Dieu dit à tous. Il l’a dit à Moïse, mais aussi à Gédéon : « Va avec cette force que tu as, n’est-ce pas moi qui t’envoie ? »

Mais aussi à David qui reconnaîtra  «Que tu es donc grand, Éternel Dieu! car nul n'est semblable à toi, et il n'y a point d'autre Dieu que toi, d'après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles. » 

Quand Dieu donne à ses disciples la mission de porter son message de salut «  Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. », il ne faut surtout pas oublier la dernière phrase « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » Matthieu 28 :19-20


La présence de Dieu c’est la condition pour que la mission soit couronnée de succès. Et cela Jésus ne le dit pas seulement à ses disciples du moment, c’est pour tous les temps, il est avec nous jusque la fin du monde.  

Retenons ce que Jésus disait à ses disciples en les regardant «Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.» Matthieu 19 :26


Jésus nous dit aussi cela, en nous regardant.

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